Lit de ruisseau à sec dans le Val Cama Matthias Sorg
27.04.2023 Crise de la biodiversité

La nature est notre plus puissante alliée pour lutter contre le dérèglement climatique

Pénurie d’eau au printemps, canicules en été, absence de neige en hiver. Les conséquences du réchauffement climatique menacent l’être humain et la nature. Mais celle-ci n’est pas qu’une victime, c’est aussi notre alliée contre la crise du climat. Les écosystèmes intacts captent l’eau et le CO2, sont des remparts contre les inondations et ont une action régulatrice lors des vagues de chaleur. Pour protéger efficacement le climat, il faut protéger la nature, et vice-versa. Ainsi, Pro Natura dit résolument oui à la loi climat soumise au vote populaire le 18 juin.

Les températures augmentent en Suisse, les régimes de précipitations se modifient.  Sécheresses, canicules et inondations deviennent plus fréquentes partout sur la planète. Cette année, plusieurs cantons suisses ont limité la consommation d’eau dès le mois d’avril. Que signifient tous ces changements pour la nature? Et pour nous, êtres humains? Et quel est le lien avec la loi climat? 

«Nous devons renforcer les biocénoses»

«Le réchauffement du climat modifie le développement, la répartition et la composition des espèces qui constituent notre  nature», explique Urs Tester, responsable de la division Biotope et espèces chez Pro Natura. Les hivers raccourcissent, les plantes fleurissent avant l’apparition des pollinisateurs et les oiseaux migrateurs manquent de nourriture pour leur nichée lorsqu’ils arrivent chez nous. «Les cycles naturels comme la pollinisation et la reproduction sont perturbés. Or l’humanité en est elle aussi dépendante.» 

Dans le même temps, les espèces d’animaux et de plantes habituées au froid trouvent toujours moins d’habitats adaptés et doivent chercher refuge en altitude ou dans des régions plus septentrionales – quand elles le peuvent! Elles sont remplacées par des espèces qui supportent mieux la chaleur. Résistantes au dérèglement climatique, les espèces envahissantes gagnent du terrain. «La crise climatique aggrave la crise aiguë de la biodiversité. Le réchauffement progresse rapidement et les changements de comportement agissent avec un temps de retard», déplore Urs Tester. «Dans ces conditions, il est peu judicieux de protéger les espèces une à une, sans préserver leur milieu. Nous devons améliorer l’état de leurs habitats, par exemple les paysages alluviaux, et renforcer les biocénoses dans lesquelles s’inscrivent toutes les espèces d’animaux et de plantes. Cela bénéficie également au climat.»

Voter oui pour combattre la crise du climat ET de la biodiversité

«Lutter contre la crise du climat et celle de la biodiversité nous oblige à penser de façon globale», souligne Michael Casanova, expert de l’énergie et de la protection des eaux chez Pro Natura. «Ces deux crises ont une seule et même origine: le gaspillage massif des ressources naturelles et de l’énergie dans notre société de consommation effrénée». Avec une trajectoire de réduction du CO2, des mesures pour encourager l’efficacité énergétique et l’adaptation au changement climatique, ainsi qu’une réorientation des flux financiers non durables, la loi climat est un premier pas nécessaire. Michael Casanova rappelle encore «en protégeant et en promouvant la nature, en utilisant ses ressources de manière plus responsable, nous protégeons aussi le climat». Les forêts, zones humides et marécages intacts absorbent le CO2. Les cours d’eau sont des remparts contre les inondations et régulent les pics de chaleur. Dans la lutte contre le changement climatique, la nature est notre plus puissante alliée. «On ne peut pas protéger le climat sans protéger la nature, et cela est vrai dans les deux sens», martèle l’expert. Dire oui à la loi climat le 18 juin, c’est dire oui à notre nature. 

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Contact:

  • Leo Richard, chargé de communication Pro Natura, tél. 079 378 37 11, @email

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