14.02.2019 Eaux

Les centrales hydrauliques ne doivent pas être dispensées d'obligations

Une initiative parlementaire du conseiller national Albert Rösti demande que les centrales hydrauliques existantes ne soient plus tenues de compenser les atteintes qu’elles font subir aux milieux naturels dignes de protection. Pro Natura, Aqua Viva, le WWF Suisse, ASPO/BirdLife Suisse et la Fédération suisse de pêche sont résolument opposés à cette modification de la Loi sur les forces hydrauliques. Les ONG demandent que les exploitants des centrales hydrauliques s’acquittent enfin de leurs obligations en matière de protection de la nature et du paysage, donc une compensation des dégâts infligés aux écosystèmes.

L’utilisation de la force hydraulique nous procure de l’énergie, mais au prix d’une destruction des milieux naturels par l’assèchement, la modification des cours d’eau et les ouvrages barrant la route à de nombreux poissons migrateurs. De précieux biotopes tels que les zones alluviales et les étendues marécageuses sont bétonnés et disparaissent. Pour limiter ces dommages massifs à la nature et au paysage, plusieurs lois astreignent les exploitants à «compenser» les dégâts aux écosystèmes par des travaux de renaturation et à assurer des débits résiduels minimaux. Or, depuis des décennies, ces directives peinent à être mises en œuvre.

«Au lieu d’imposer des mesures exigibles depuis des années, il est aujourd’hui question d’exonérer encore davantage les exploitants des forces hydrauliques de leur responsabilité écologique», dit Antoine Eisenhut d’Aqua Viva. La modification de la loi proposée par le conseiller national Albert Rösti, président de l’Association pour l’aménagement des eaux, prévoit que lors du renouvellement des concessions, les mesures de compensation écologiques seront déterminées sur la base de l’état actuel des eaux, déjà abîmées par les aménagements. Cela revient à entériner les dommages à la nature et à les faire perdurer sans compensation adéquate, alors qu’il était bien précisé lors de l’octroi de la première concession qu’ils n’étaient tolérés que pour une durée limitée.

Pour Michael Casanova de Pro Natura, «une telle modification de la loi foulerait aux pieds le principe du pollueur-payeur consacré par le droit environnemental. Le mauvais état des eaux que nous constatons aujourd’hui serait érigé en norme pour les prochaines décennies». Les organisations de défense environnementale sont donc farouchement opposées à la révision de la loi. Julia Brändle du WWF Suisse est catégorique: «Si nous voulons enrayer l’appauvrissement dramatique de la biodiversité dans les milieux aquatiques et à leurs abords, il est indispensable que les centrales hydrauliques contribuent enfin à des mesures de revalorisation efficaces».
 

Pour en savoir plus

Contacts

  • Sarah Pearson Perret, secrétaire romande de Pro Natura et membre de la direction, tél. 079 688 72 24, @email
  • Antonia Eisenhut, directrice Aqua Viva, tél. 076 477 96 03, @email
  • Pierrette Rey, responsable de la communication pour la Suisse romande WWF, @email, tél. 021 966 73 75
  • Maxime Prevedello, bureau directeur de la Fédération suisse de pêche, 079 317 00 94, @email
  • François Turrian, directeur romand, ASPO/BirdLife Suisse, tél. 079 318 77 75, @email

Informations complémentaires

Info

Communiqué aux médias de Pro Natura, AquaViva, le WWF Suisse, BirdLife Suisse et la Fédération suisse de pêche

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