La Suisse laisse ses zones humides s’assécher
Début juillet, l’Institut fédéral de recherches WSL a publié une nouvelle étude sur l’état des biotopes d’importance nationale, les joyaux les plus précieux de la nature suisse. Pour les zones humides, le constat est alarmant: les hauts marais sont en voie d’assèchement et leur surface a diminué de l’équivalent de près de 100 terrains de football en quelques années. De même, la plupart des milieux alluviaux n’évoluent pas dans le bon sens. À l’heure de l’aggravation de la crise climatique, les zones humides sont pourtant des réservoirs d’eau et des puits de carbone indispensables à l’être humain et à la nature. Une étude récente du WSL détaille l’importance des zones humides dans la stabilité des réseaux trophiques.
De précieux milieux naturels toujours sans protection
Entrée en vigueur en 1975, la Convention de Ramsar vise à protéger les principales zones humides de la planète. Un demi-siècle plus tard, la Suisse, château d’eau de l’Europe, n’a inscrit que 11 sites, le dernier il y a vingt ans. Une étude d’InfoSpecies parue en 2023 montre qu’il faudrait par exemple augmenter de 124% les surfaces de qualité pour préserver la biodiversité régionale des cours d’eau dynamiques. Il en va de même pour d’autres zones humides comme les plans d’eau, les roselières et les prés à litière.
La Suisse peut encore rattraper son retard
Lors de la Conférence de l’ONU sur les zones humides Ramsar prévue du 23 au 31 juillet au Zimbabwe, notre pays peut corriger au moins partiellement ces carences et rattraper l’énorme retard pris par rapport aux autres pays européens (Italie: 57 sites protégés, France: 55 sites, Allemagne: 34 sites, Autriche: 24 sites).
Pro Natura s’engage en première ligne pour la protection des zones humides. Elle gère et entretient plusieurs sites Ramsar très importants, ou des parties de ceux-ci, notamment les Grangettes (VS, VD), les Bolle di Magadino (TI) ou le Kaltbrunner Riet (SG). Ces sites sont des modèles de protection et d’entretien efficace des zones humides et des lieux d’excursion appréciés des passionnés d’ornithologie et des familles. Pour la conservation de la biodiversité et de nos milieux aquatiques, la Suisse peut et doit absolument en créer davantage.
Informations complémentaires:
Contact:
Leo Richard, responsable romand de l’information, tél. 079 378 37 11, @email