Le Conseil des États s’entête à vouloir économiser sur le dos de la nature et du paysage
Les projets d’entretien et de revitalisation de biotopes d’importance nationale, tels que le site marécageux de Glaubenberg (LU/OW), la zone alluviale des Grangettes au bord du lac Léman (VD) ou le Mürtschental dans la région de Sardona (GL), qui contribuent à la diversité et à la richesse des espèces et des paysages suisses, bénéficient aujourd’hui du crédit Nature et Paysage. Ces projets sont le fruit d’une collaboration entre les exploitants des alpages, les organisations de protection de la nature, les gardes forestiers et les agriculteurs. Ils favorisent non seulement la biodiversité, mais aussi l’entente mutuelle entre les différents acteurs. Bien que les moyens investis aient apporté la preuve de leur efficacité, le Conseil des États souhaite une diminution de cet engagement essentiel.
Cantons, agriculteurs et associations environnementales contre les coupes
Dans le cadre du programme d’allégement budgétaire, le Conseil des États veut réduire de moitié les subventions pour l’éducation à l’environnement et de 10% le crédit Nature et Paysage. Les pertes pour la nature, le paysage, mais aussi l’agriculture, l’économie alpestre et la sylviculture seraient considérables. Les rapports de la Confédération montrent qu’il faudrait en réalité beaucoup plus de moyens, et certainement pas une réduction. La liste des opposants est donc longue.
L’Union suisse des paysans partage la position de l’Alliance-Environnement et se prononce clairement contre les coupes. Les cantons martèlent qu’ils ne pourront pas compenser les déficits pour les tâches conjointes dans le domaine de l’environnement. Le Groupement suisse pour les régions de montagne redoute que sans cet argent, des projets vitaux pour la prévention des dangers naturels doivent être abandonnés. La sylviculture s’oppose aux coupes budgétaires dans l’éducation à l’environnement, qui garantissent notamment des cours pratiques sur la prévention des risques ou l’adaptation de la forêt au changement climatique.
Les subventions néfastes pour la biodiversité doivent être abolies
Les coupes prévues dans le domaine de la biodiversité atteignent actuellement environ 13 millions de francs (crédit Nature et Paysage: 7 millions; revitalisations: 3,6 millions; éducation à l’environnement: 2,5 millions). Ces sommes bénéficient à la nature et à l’ensemble de la population. Dans le même temps, la Confédération gaspille chaque année près de 40 millions de francs en subventions néfastes pour la biodiversité. Les supprimer ou les rediriger allégerait grandement le budget fédéral. Au lieu de biffer ces dépenses, le Conseil des États choisit de sacrifier la protection de la nature et du paysage, déjà sous-financée. Face à l’état alarmant de la biodiversité suisse et au changement climatique, nous ne pouvons pas nous permettre une telle régression. Chaque année d’inaction augmente les coûts de remise en état et de renaturation de nos joyaux naturels. Pour éviter de transmettre la note aux générations futures, la Commission des finances du Conseil national doit absolument corriger le tir.
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Communiqué de presse commun de Pro Natura et BirdLife Suisse