Loup Niko Pekonen
28.09.2022

Une solution proche du terrain et largement soutenue existe pour réviser la Loi sur la chasse

Le Conseil des Etats débattra jeudi d’une nouvelle révision de la Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP). Il devra malheureusement statuer sur une proposition de commission qui ne serait ni rapide ni efficace pour gérer le loup. Au contraire du concept élaboré par neuf associations issues de l’agriculture, de la protection de la nature, de la chasse et de la sylviculture, qui prévoit à la fois une régulation préventive du loup et un renforcement de la protection des troupeaux. Une décision basée sur le semblant de solution de la CEATE-E serait inacceptable pour les organisations environnementales.

Une loi sur la chasse révisée, bénéficiant d’un large soutien et ouvrant de nouvelles voies en matière de régulation du loup, doit être disponible pour la période d’estivage 2023. Une coalition de neuf organisations (Union suisse des paysans USP, Groupement suisse pour les régions de montagne SAB, Société suisse d’économie alpestre SAV, ChasseSuisse, Société forestière suisse, BirdLife Suisse, Groupe Loup Suisse, Pro Natura, WWF Suisse) a abouti à un consensus sur la régulation préventive des populations de loups, dans l’intérêt de l’économie alpestre et de la protection des espèces. 

L’élément central de la solution issue des neuf organisations réside dans des interventions préventives dans la population de loups afin d’empêcher l’apparition de dommages importants et de maintenir les populations régionales de loups en dessous d’un certain seuil. Les dégâts causés doivent être tolérables pour les éleveuses et les éleveurs, mais la régulation ne doit pas compromettre le maintien de la population régionale de loups. Les effets écologiques du loup sur les populations de gibier et, partant, sur les forêts doivent également être pris en compte. Des mesures de protection acceptables doivent avoir été mises en œuvre, préalablement à une régulation. Les éleveuses et éleveurs d’animaux de rente doivent être entièrement indemnisés pour leurs dépenses en matière de protection des troupeaux, en cas de pertes d’animaux ou de désalpe prématurée. Cette proposition consensuelle concernant la LChP est appuyée, pour ce qui touche à la protection des troupeaux, par la récente revendication de la Conférence gouvernementale des cantons alpins (CGCA), demandant un soutien accru de la Confédération à la protection des troupeaux et une amélioration des conditions de vie et de travail des bergers. 

La variante de la CEATE-E n’est au contraire pas convaincante 

Les découvertes scientifiques et l’expérience montrent que les tirs de loups contribuent à réduire les dommages seulement s’ils sont étroitement liés dans le temps et dans l’espace aux dégâts potentiels. Des tirs obéissant à un quota, indépendamment des dommages, comme on en pratique pour le bouquetin, et avec une période de chasse fixée en hiver lorsque les animaux de rente ont quitté les alpages, ne sont pas appropriés ni compatibles avec la Convention de Berne. En outre, réguler les loups afin de permettre une augmentation des populations d’ongulés est diamétralement opposé à l’objectif de la Loi sur la chasse, qui doit contribuer au rajeunissement des forêts. La nouvelle répartition des compétences prévue, selon laquelle ce sont désormais les cantons et non plus la Confédération qui fixent les exigences relatives aux critères d’acceptabilité pour la protection des troupeaux, conduirait à un patchwork cantonal, puisque la régulation dépend de ces critères d’acceptabilité.

Pour toutes ces raisons, les organisations environnementales rejettent une version de la LChP basée sur ce semblant de solution de la CEATE-E. Son texte rappelle la révision tout sauf concluante qui avait été refusée lors de la votation populaire de 2020. Les organisations environnementales appellent le Conseil national à se baser, lors de ses délibérations sur la LChP, sur la solution des acteurs concernés, fondée sur des connaissances spécialisées, rapidement applicable et davantage orientée vers la pratique.
 

Contacts:

  • Pro Natura: Sarah Pearson Perret, secrétaire romande, 079 688 72 24, @email
  • Groupe Loup Suisse: Isabelle Germanier, responsable romande, 079 652 28 49, @email
  • BirdLife Suisse: François Turrian, Directeur romand, 079 318 77 75, @email
  • WWF Suisse: Océane Dayer, responsable politique, 076 615 71 70, @email

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Communiqué commun de Pro Natura, Groupe Loup Suisse, WWF Suisse, BirdLife Suisse