Haut-marais
De nombreuses tourbières ont été exploitées par le passé pour la production de tourbe. Grâce à leur décomposition partielle, les sphaignes, des mousses, stockent de grandes quantités de carbone. Notre haut-marais abrite quelques espèces spécialisées. Quels animaux vivent également dans d’autres milieux naturels?
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- Bembidion (Bembidion humerale)
- Callune (Calluna vulgaris)
- Tétras lyre (Lyrurus tetrix)
- Chevalier sylvain (Tringa glareola)
- Crapaud commun (Bufo bufo)
- Lièvre brun (Lepus europaeus)
- Dytique marginé (Dytiscus marginalis)
- Canneberge (Vaccinium oxycoccos)
- Dolomède des marais (Dolomedes fimbriatus)
- Vallonie trompette (Vallonia pulchella)
- Courlis cendré (Numenius arquata)
- Fadet des tourbières (Coenonympha tullia)
- Larve de grande libellule (p. ex. de l’æschne verte)
- Canneberge (Vaccinium myrtillus)
- Azuré de la canneberge (Agriades optilete)
- Solitaire (Colias palaeno)
- Æschne subarctique (Aeshna subarctica)
- Chenille du nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris)
- Têtards (larves de divers amphibiens)
- Vanneau huppé (Vanellus vanellus)
- Chenille du nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris)
- Chevreuil (Capreolus capreolus)
- Couleuvre à collier helvétique (Natrix helvetica)
- Andromède à feuilles de romarin (Andromeda polifolia)
- Milan royal (Milvus milvus)
- Notonecte glauque (Notonecta glauca)
- Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia)
- Linaigrette engainante (Eriophorum vaginatum)
- Agrion hasté (Coenagrion hastulatum)
- Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum)
- Musaraigne de Miller (Neomys milleri)
- Grenouille verte (Pelophylax esculentus)
- Sphaigne (Sphagnum spp.)
- Râle des genêts (Crex crex)
- Pipit farlouse (Anthus pratensis)
- Bouleau nain (Betula nana)
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Olivia Aloisi
Ce petit carabidé agile vit près des eaux des hauts-marais pauvres en nutriments. De couleur métallique foncée et brillante, il arbore une tache jaunâtre sur les élytres, au niveau des «épaules». À l’exception de ses tarses bruns et de ses tibias jaune-brun, il est noir. Pendant la journée, il se cache sous le bois et la mousse, dans des fissures ou dans des étangs marécageux asséchés; la nuit, il chasse de petits insectes. Bembidion humerale a besoin de conditions très spécifiques: sol ouvert, peu de concurrence et marais humides en permanence. Si le marais est asséché, il disparaît rapidement.
• Taille: 2,5–3,4 mm
• Habitat: bordures de hauts-marais, sols tourbeux humides
• Alimentation: petits insectes et leurs larves
• Reproduction: ponte dans le sol humide
• Hivernage: sous forme de coléoptère adulte
• Statut en Suisse: au bord de l’extinction (CR)
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Olivia Aloisi
À la fin de l’été et en automne, la callune teinte des surfaces entières de sa couleur rose-violet. Ses petites feuilles persistantes ressemblent à de minuscules aiguilles. La plante pousse sur des sols acides pauvres en nutriments, et résiste au vent et aux intempéries. Les abeilles et les bourdons apprécient ses fleurs. Autrefois, ses branches étaient utilisées pour fabriquer des balais.
• Taille: 10–50 cm
• Habitat: landes à arbrisseaux nains, marais, pâturages maigres
• Pollinisation: insectes
• Fruits: capsules contenant de fines graines
• Floraison: d’août à octobre
• Statut en Suisse: non menacée (LC)
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Olivia Aloisi
Le tétras lyre est un oiseau timide des Alpes et des Préalpes, connu pour la parade nuptiale spectaculaire des mâles. Au printemps, ceux-ci se rassemblent dans des arènes, se pavanent, le plumage hérissé et la queue déployée en forme de lyre, et émettent un chant roucoulant. Le plumage du mâle est noir bleuté avec des barres alaires blanches et des «sourcils» rouges, tandis que celui de la femelle, plus discret, est brun tacheté. Les tétras lyres vivent dans les forêts de montagne ouvertes et riches en structures ainsi que dans les landes à arbrisseaux nains à la limite supérieure de la forêt. Les perturbations causées par les sports d’hiver et la construction de chemins leur causent du tort.
• Taille: longueur 40–55 cm (les mâles sont plus grands que les femelles); envergure 65-80 cm
• Habitat: forêts de montagne claires, landes à arbrisseaux nains, zones marécageuses dans les Alpes et le Jura
• Alimentation: bourgeons, pousses, baies; en hiver également des aiguilles
• Reproduction: niche au sol, 6–10 œufs au printemps
• Hivernage: à l’abri du froid dans des cavités dans la neige
• Statut en Suisse: potentiellement menacé (NT)
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Olivia Aloisi
Le chevalier sylvain est un limicole élancé et agile, aux pattes verdâtres et au dos tacheté. Il patauge dans les eaux peu profondes et picore les larves d’insectes avec son bec fin. Son cri, un sifflement doux, retentit souvent lorsqu’il est en vol. Lors de la migration, il parcourt de longues distances entre l’Europe du Nord et l’Afrique. En Suisse, on l’observe principalement au printemps et à la fin de l’été dans les zones de repos. Il niche plus au nord, notamment en Finlande.
• Taille: longueur 19–22 cm; envergure: 35–40 cm
• Habitat: zones d’eau peu profonde, surfaces vaseuses, marais
• Alimentation: insectes, vers, petits crustacés
• Reproduction: niche au sol, 1 couvée par an, 4 œufs
• Hivernage: migrateur au long cours; quartiers d’hiver en Afrique
• Statut en Suisse: non évalué (NE)
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Olivia Aloisi
Avec sa peau brun–rougeâtre et verruqueuse et ses yeux dorés, le crapaud commun a un aspect quelque peu effrayant, mais il est inoffensif. Lors de l’accouplement, les mâles s’agrippent au dos des femelles. Au printemps, les crapauds communs migrent jusqu’à 3 km pour retourner vers leur lieu de naissance afin d’y pondre leurs œufs, souvent la nuit et sous la pluie. Malheureusement, pendant cette migration, ils sont souvent écrasés ou tombent dans des bouches d’égout. Des mesures de protection le long des itinéraires de migration sont donc indispensables à leur survie. Les crapauds communs sont les seuls amphibiens indigènes dont les larves sont épargnées par les poissons en raison de leur légère toxicité. Les longs cordons d’œufs sont facilement reconnaissables dans l’eau. Après la métamorphose, des milliers de petits crapauds migrent dans toutes les directions.
• Taille: femelles jusqu’à 10 cm, mâles plus petits
• Habitat: forêts, jardins, prairies
• Alimentation: escargots, vers, insectes
• Reproduction: cordons de 5000 œufs maximum, développement dans l’eau
• Hivernage: à l’abri du gel, dans des cavités ou des trous dans le sol
• Statut en Suisse: non menacé (LC)
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Olivia Aloisi
Avec ses pattes arrière puissantes et ses longues oreilles à l’extrémité noire, le lièvre brun est parfaitement adapté aux paysages ouverts. Lorsqu’il s’enfuit, il fait des virages éclairs et atteint une vitesse de 60-70 km/h. Contrairement au lapin, il ne vit pas dans des terriers, mais se repose le jour dans des «gîtes», des creux peu profonds dans le sol. Particularité: à la naissance, les petits sont poilus, voient déjà et peuvent se déplacer – un fait rare chez les mammifères. En Suisse, on compte en moyenne 2,7 lièvres par kilomètre carré. Le déclin de cette espèce est principalement dû à l’intensification de l’agriculture et à l’augmentation du trafic routier, des agglomérations et des installations industrielles, qui détruisent son habitat.
• Taille: 45–70 cm; 3–5 kg
• Habitat: paysages agricoles ouverts, champs, prairies avec couvert végétal
• Alimentation: herbes, plantes, cultures, écorce
• Reproduction: 3–5 portées par an, 1–4 petits par portée
• Hivernage: actif toute l’année, même dans la neige
• Statut en Suisse: vulnérable (VU)
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Olivia Aloisi
Le dytique marginé est l’un des plus grands coléoptères aquatiques d’Europe. C’est un nageur rapide et un chasseur habile: même les têtards et les petits poissons ne sont pas à l’abri. Ses larves ont des mandibules puissantes et un grand appétit. Ce coléoptère peut stocker de l’air sous ses élytres et plonger ainsi pendant plusieurs minutes. S’il se sent à l’étroit, il s’envole simplement la nuit à la recherche d’un nouvel étang.
• Taille: 27–35 mm
• Habitat: eaux stagnantes ou à faible courant
• Alimentation: larve et coléoptère: insectes et larves aquatiques, têtards, petits poissons
• Reproduction: ponte sur les plantes aquatiques
• Hivernage: sous forme adulte, dans la vase du fond
• Statut en Suisse: potentiellement menacé (NT)
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Olivia Aloisi
La canneberge pousse à travers le tapis de sphaignes grâce à ses fines tiges rampantes. Ses fleurs roses aux extrémités recourbées ressemblent à de petites étoiles. À la fin de l’été, elle produit des baies rougeâtres qui ont un goût acide, mais qui contiennent beaucoup de vitamine C. C’est la principale plante nourricière des chenilles du nacré de la canneberge. Comme elle est très sensible à la sécheresse, sa présence indique que le marais est en bonne santé.
• Taille: pousses de quelques centimètres de haut, jusqu’à 1 m de long
• Habitat: hauts-marais avec tapis de sphaignes
• Pollinisation: insectes
• Fruits: baies rouges, jaunes ou tachetées de brun
• Floraison: de mai à juillet
• Statut en Suisse: potentiellement menacée (NT)
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Olivia Aloisi
Cette araignée chasse sur l’eau, sans toile! Elle détecte les vibrations à la surface de l’eau, effectue un sprint et attrape ses proies, telles que des insectes ou des têtards. Elle est même capable de plonger brièvement, en stockant de l’air entre les poils de son corps. Elle transporte ses œufs dans un cocon rond à l’aide de ses chélicères. Peu avant l’éclosion, elle suspend le cocon dans la végétation riveraine et construit une pouponnière dans laquelle éclosent les œufs. Cette espèce est rare, car elle a besoin de plans d’eau marécageux non perturbés.
• Taille: jusqu’à 23 mm (les femelles sont plus grandes que les mâles)
• Habitat: eaux marécageuses, mares avec des zones d’atterrissement
• Alimentation: insectes, têtards
• Reproduction: cocon d’œufs, puis toile pour les jeunes araignées
• Hivernage: sous forme de jeune araignée
• Statut en Suisse: non évaluée (NE)
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Olivia Aloisi
La vallonie trompette est minuscule: sa coquille presque circulaire ne mesure que 2 à 2,5 mm, soit à peu près la taille d’un grain de riz. On la trouve dans les prairies humides ouvertes, au bord des rivières et sur les berges, où elle rampe entre les feuilles mortes et la terre. Elle se nourrit de parties de plantes mortes et d’algues, et aime se cacher sous les pierres ou les brins d’herbe. Après la pluie, on trouve parfois de nombreuses coquilles vides au même endroit, ce qui indique clairement que cet endroit lui convient parfaitement.
• Taille: 2–2,5 mm (largeur de la coquille)
• Habitat: prairies humides, zones riveraines, bandes de cultures et espaces ouverts jusqu’en altitude
• Alimentation: parties de plantes mortes très fines, microalgues et détritus.
• Reproduction: pond de petits œufs dans les fissures du sol; les populations peuvent être nombreuses localement.
• Hivernage: sous forme adulte, caché dans le sol/sous les feuilles mortes
• Statut en Suisse: non évaluée (NE)
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Olivia Aloisi
Le courlis cendré est facilement reconnaissable à son long bec recourbé, qu’il utilise pour fouiller le sol meuble à la recherche de vers et d’insectes. Au printemps, son chant nuptial flûté résonne loin à la ronde dans les prairies humides. Lors de la parade nuptiale, il s’élève dans les airs en poussant des cris sonores, puis redescend en planant, les ailes déployées. Les courlis sont prudents et fuient toute perturbation. Ils nichent au sol, ce qui explique pourquoi ils ont besoin d’habitats calmes et non fragmentés.
• Taille: longueur 50–60 cm; envergure 85–105 cm
• Habitat: terres cultivées, lacs, zones humides, cours d’eau
• Alimentation: vers, insectes, escargots et autres invertébrés
• Reproduction: 1 couvée par an, 3–4 œufs au sol; éteint en Suisse en tant qu’oiseau nicheur
• Hivernage: migrateur; hiverne principalement en Europe de l’Ouest
• Statut en Suisse: au bord de l’extinction (CR)
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Olivia Aloisi
Ce papillon diurne brun et discret vit dans les prairies humides et les marais, de préférence là où poussent des linaigrettes. Il vole lentement, en sautillant juste au-dessus de la végétation, à hauteur de genou à peu près. La face inférieure de ses ailes est ornée de taches oculaires claires; la face supérieure arbore parfois quelques petites taches oculaires. Les chenilles se nourrissent notamment de plantes de la famille des cypéracées telles que la linaigrette. C’est l’une des espèces de papillons diurnes les plus rares et les plus menacées de Suisse. Une rareté due au recul de ses habitats, principalement les marais et les prairies humides. Ces milieux ont été asséchés, détruits au profit de constructions ou exploités de manière intensive pour l’agriculture. L’espèce ne trouve par conséquent presque plus d’endroits propices à son développement.
• Taille: envergure de 30–38 mm
• Habitat: prairies humides, marais, roselières
• Alimentation: chenille: linaigrettes, fétuques et laîches, seslérie bleuâtre; papillon: notamment la renouée bistorte, la pimprenelle officinale, la salicaire et diverses espèces de chardons
• Reproduction: 1 génération par an; ponte sur les graminées
• Hivernage: sous forme de chenille
• Statut en Suisse: au bord de l’extinction (CR)
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Illustration von einer Grosslibellenlarve
Les larves de libellules chassent sous l’eau comme de petits poissons prédateurs. Elles se cachent dans les plantes aquatiques ou sous les pierres et attrapent avec leurs mandibules de minuscules animaux tels que des puces d’eau et des têtards. Après plusieurs mues, elles rampent sur la rive, grimpent sur un brin d’herbe et muent une dernière fois, cédant leur place à d’agiles libellules.
• Taille: jusqu’à 6 cm
• Habitat: étangs, cours d’eau à faible débit riches en végétation aquatique, étangs marécageux
• Alimentation: insectes aquatiques, têtards, petits crustacés
• Développement: mue plusieurs fois dans l’eau, dernière mue sur terre
• Hivernage: sous forme de larve dans l’eau
• Statut en Suisse: selon les espèces, éteintes (RE) à non menacées (LC)
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Olivia Aloisi
La canneberge pousse à travers le tapis de sphaignes grâce à ses fines tiges rampantes. Ses fleurs roses aux extrémités recourbées ressemblent à de petites étoiles. À la fin de l’été, elle produit des baies rougeâtres qui ont un goût acide, mais qui contiennent beaucoup de vitamine C. C’est la principale plante nourricière des chenilles du nacré de la canneberge. Comme elle est très sensible à la sécheresse, sa présence indique que le marais est en bonne santé.
• Taille: pousses de quelques centimètres de haut, jusqu’à 1 m de long
• Habitat: hauts-marais avec tapis de sphaignes
• Pollinisation: insectes
• Fruits: baies rouges, jaunes ou tachetées de brun
• Floraison: de mai à juillet
• Statut en Suisse: potentiellement menacée (NT)
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Olivia Aloisi
L’azuré de la canneberge aime se poser sur les tapis de sphaignes ensoleillés et vole en zigzaguant rapidement au-dessus des marais à la recherche de femelles. Chez les mâles, le dessus de l’aile est bleu, le dessous orné de grandes taches sombres. Les chenilles se nourrissent de canneberges et hivernent dans le tapis végétal dense avant de se métamorphoser en été. On peut généralement observer ce papillon de juin à août. En Suisse, il est très rare et dépend de hauts-marais intacts.
• Taille: envergure 28–32 mm
• Habitat: hauts-marais intacts, prairies marécageuses et landes à arbrisseaux nains dans les Alpes
• Alimentation: chenille: airelles des marais (espèces Vaccinium); papillon: nectar de plantes des marais
• Reproduction: ponte au sol à proximité des plantes nourricières; 1 génération par an
• Hivernage: sous forme de chenille dans le tapis végétal/de sphaignes
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
Le solitaire est un papillon rare, de couleur jaune verdâtre (mâle) à jaune blanchâtre (femelle), arborant un large bord sombre sur les ailes ainsi qu’une petite tache blanche sur la face inférieure de l’aile postérieure. Il est facile à observer par temps ensoleillé. Alors que le papillon adulte se nourrit du nectar de la cirse des marais, notamment, ses chenilles se nourrissent d’airelles des marais. Comme beaucoup d’espèces spécialisées des marais, le solitaire est fortement touché par la perte de son habitat.
• Taille: envergure de 38–45 mm
• Habitat: hauts-marais où poussent des airelles des marais
• Alimentation: papillon: nectar; chenille: airelles des marais
• Reproduction: 1 génération par an; ponte sur l’airelle des marais
• Hivernage: sous forme de chenille
• Statut en Suisse: potentiellement menacé (NT)
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Olivia Aloisi
Cette libellule chasse avec agilité au-dessus des mares des hauts-marais. Elle est bien adaptée aux milieux naturels frais et vole parfois même sous une pluie fine. Les larves se développent dans les eaux marécageuses et mettent plusieurs années avant de se métamorphoser. L’æschne subarctique ne vit que dans les marais intacts.
• Taille: 65–75 mm
• Habitat: hauts-marais d’altitude (900–1900 m) avec des eaux acides, ouvertes et bien ensoleillées
• Alimentation: libellule: insectes qu’elle attrape en vol; larve: petits animaux aquatiques tels que larves d’insectes ou têtards
• Reproduction: ponte dans les sphaignes ou la vase humide des berges; développement sur 2–3 ans
• Hivernage: sous forme de larve dans l’eau
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
La chenille de ce papillon est brune, recouverte de poils clairs et arbore deux bandes claires sur le dos. C’est une spécialiste: elle se nourrit de canneberges. Elle est active pendant la journée. Par mauvais temps, elle se cache dans le tapis végétal de son habitat. La chenille nouvellement éclose hiverne sans se nourrir. Particularité: la chenille peut hiverner deux fois. Pendant cette période, elle survit à la neige et au froid, bien cachée parmi les plantes du marais.
• Taille: jusqu’à 25 mm
• Habitat: hauts-marais où poussent des canneberges
• Alimentation: canneberges, violettes des marais et renouée bistorte
• Reproduction: individuellement sur les canneberges (plantes), parfois sur d’autres plantes
• Hivernage: sous forme de chenille
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
Les têtards sont les petits des grenouilles et des crapauds. Lorsqu’ils éclosent, ils n’ont pas encore de pattes: ils nagent à l’aide de leur queue et se nourrissent notamment d’algues. Leurs pattes arrière poussent après quelques semaines, suivies de leurs pattes avant. Les têtards respirent d’abord à l’aide de branchies, puis à l’aide de poumons. Lorsqu’ils sortent de l’eau, ils perdent leur queue. Particularité: leur corps entier se transforme – c’est ce qu’on appelle la métamorphose.
• Taille: jusqu’à 60 mm selon l’espèce (dans des cas exceptionnels jusqu’à 100 mm)
• Habitat: mares, étangs, ruisseaux à débit lent, points d’eau temporaires
• Alimentation: algues, débris végétaux, parfois de petits animaux
• Reproduction: se développent à partir d’œufs
• Hivernage: en Suisse, hivernage sous forme de têtard, en fonction de l’espèce, de la température, de l’emplacement du plan d’eau ou de la disponibilité des ressources alimentaires
• Statut en Suisse: dépend de l’espèce (grenouille rousse, p. ex.: LC)
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Olivia Aloisi
Avec sa touffe de plumes et son plumage noir et blanc, le vanneau huppé est facilement reconnaissable. Ses acrobaties aériennes sont particulièrement remarquables: au printemps, il décrit des cercles au-dessus des champs en poussant des cris sonores – une parade nuptiale impressionnante. Il niche au sol et, en cas de danger, fait diversion en s’envolant. Autrefois très répandu, il a aujourd’hui besoin de mesures de protection ciblées: de nombreuses prairies sont fauchées trop tôt ou asséchées.
• Taille: longueur 28–31 cm; envergure 67–72 cm
• Habitat: prairies humides, terres cultivées, lacs, cours d’eau
• Alimentation: insectes, vers, graines
• Reproduction: 3–4 œufs dans un nid creusé dans le sol
• Hivernage: principalement migrateur à courte distance
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
La chenille de ce papillon est brune, recouverte de poils clairs et arbore deux bandes claires sur le dos. C’est une spécialiste: elle se nourrit de canneberges. Elle est active pendant la journée. Par mauvais temps, elle se cache dans le tapis végétal de son habitat. La chenille nouvellement éclose hiverne sans se nourrir. Particularité: la chenille peut hiverner deux fois. Pendant cette période, elle survit à la neige et au froid, bien cachée parmi les plantes du marais.
• Taille: jusqu’à 25 mm
• Habitat: hauts-marais où poussent des canneberges
• Alimentation: canneberges, violettes des marais et renouée bistorte
• Reproduction: individuellement sur les canneberges (plantes), parfois sur d’autres plantes
• Hivernage: sous forme de chenille
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
Le chevreuil est actif à l’aube et au crépuscule, il est donc difficile à observer. En hiver, il est plus souvent actif le jour; du printemps à l’automne, davantage la nuit. Son pelage change selon la saison: roux-brun en été, gris-brun en hiver. Particularité: quand il bondit pour s’enfuir, il dresse son fessier orné d’un «miroir» blanc – un signal d’alerte pour ses congénères. Le pelage des faons, tacheté de blanc, leur permet de se camoufler dans les hautes herbes.
• Taille: 60–85 cm au garrot; 15–36 kg
• Habitat: forêts bordées de prairies et de champs
• Alimentation: herbes, plantes, bourgeons, jeunes pousses
• Reproduction: 1–2 faons en mai/juin
• Hivernage: actif l’hiver, se retire dans les fourrés
• Statut en Suisse: non menacé (LC)
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Olivia Aloisi
La couleuvre à collier helvétique est un serpent non venimeux qui vit souvent près de l’eau. Elle se distingue par les taches jaunes en forme de croissant à l’arrière de sa tête. Excellente nageuse, elle chasse les grenouilles, les poissons et les têtards. En cas de danger, elle se réfugie dans l’eau ou fait la morte. Elle pond ses œufs de préférence dans des tas de compost ou des plantes en décomposition, où il fait bien chaud. En Suisse, il ne reste plus que quelques grandes étendues abritant d’importantes populations de couleuvres à collier helvétique.
• Taille: mâles jusqu’à 95 cm, femelles jusqu’à 140 cm; poids: 200–300 g
• Habitat: bas-marais, étangs et rives de lacs naturels, rivières et plaines alluviales, gravières, parfois aussi clairières et jardins naturels avec étang
• Alimentation: grenouilles, crapauds, tritons, poissons, parfois lézards et souris
• Reproduction: 10–30 œufs dans un substrat chaud et humide
• Hivernage: p. ex. dans des terriers ou des tas de compost
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
Cette plante est une véritable spécialiste: elle ne pousse que dans les hauts-marais. Ses feuilles étroites et brillantes rappellent celles du romarin, d’où son nom. Ses fleurs roses pendent comme des clochettes. L’andromède à feuilles de romarin est une plante à feuilles persistantes qui résiste sans problème aux hivers rigoureux. Elle forme des tapis denses dans lesquels d’autres habitants des marais se sentent à l’aise. Attention: elle est toxique!
• Taille: 10–40 cm
• Habitat: hauts-marais, entre les sphaignes
• Pollinisation: insectes (p. ex. bourdons)
• Fruits: petites capsules
• Floraison: de mai à juin
• Statut en Suisse: potentiellement menacée (NT)
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Olivia Aloisi
Le milan royal est un rapace élégant à la queue profondément échancrée, idéale pour réaliser de véritables acrobaties en vol et facilement reconnaissable. Il tournoie souvent dans le ciel, son envergure pouvant atteindre 1,80 m le rendant majestueux. Son plumage rouille, la «fenêtre» blanche sous son aile et sa «main» sombre permettent de l’identifier. Il installe ses nids en hauteur, sur de grands arbres offrant une vue dégagée. La Suisse abrite environ un tiers de la population mondiale de milans royaux. Leur nombre étant en baisse dans beaucoup de régions d’Europe, la population qui niche en Suisse revêt une importance croissante au niveau mondial et fait l’objet de mesures de conservation.
• Taille: longueur 56–73 cm; envergure jusqu’à 165 cm
• Habitat: paysages ouverts parsemés d’arbres isolés ou lisières de forêts, surtout sur le Plateau
• Alimentation: charognes, petits mammifères, oiseaux, vers, déchets
• Reproduction: construction du nid dans les arbres; généralement 2–3 jeunes par an
• Hivernage: migrateur partiel; beaucoup d’individus restent toute l’année en Suisse
• Statut en Suisse: non menacé (LC)
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Olivia Aloisi
Les notonectes glauques sont des insectes aquatiques particuliers: ils nagent sur le dos! Pour ce faire, ils utilisent leurs longues pattes arrière semblables à des rames. Ils chassent les petits insectes et même les têtards. Ils piquent leurs proies pour les paralyser – raison pour laquelle il ne faut pas les prendre dans la main. Pendant la journée, ils se cachent parmi les plantes et chassent; la nuit, ils s’envolent parfois vers de nouveaux plans d’eau. Leur ventre argenté ressemble à une combinaison de plongée remplie d’air. Cette couleur argentée est due à la fine couche d’air qu’ils retiennent grâce aux poils fins situés sur leur ventre.
• Taille: 12–16 mm
• Habitat: étangs, mares, fossés
• Alimentation: insectes, têtards, petits poissons
• Reproduction: ponte sur les plantes aquatiques
• Hivernage: sous forme adulte, au fond des plans d’eau
• Statut en Suisse: non évalué (NE)
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Olivia Aloisi
Cette plante mange des insectes! Ses feuilles rondes sont recouvertes de poils glanduleux rouges en forme de tentacules qui sécrètent des «gouttes de rosée» collantes. Lorsqu’une mouche ou un autre petit insecte vient se nourrir de ces gouttes de rosée, il reste collé. Les tentacules irrités se déplacent vers le centre de la feuille, qui s’enroule en quelques heures et enferme complètement sa proie. Celle-ci est alors digérée petit à petit. Le rossolis obtient ainsi des nutriments supplémentaires, rares dans le sol marécageux. Un piège miniature fascinant!
• Taille: 5–12 cm
• Habitat: hauts-marais, toujours en compagnie de sphaignes
• Pollinisation: insectes
• Fruits: petites capsules
• Floraison: de juillet à août
• Statut en Suisse: potentiellement menacé (NT)
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Olivia Aloisi
La linaigrette engainante appartient à la famille des cyperacées. Au printemps, elle produit des fleurs discrètes; en début d’été, celles-ci se transforment en touffes laineuses blanches, semblables à des boules de coton. La «laine» aide les graines à voler dans le vent. La plante pousse sur des sols acides pauvres en nutriments.
• Taille: 30–70 cm
• Habitat: hauts-marais
• Pollinisation: par le vent
• Fruits: graines recouvertes de poils blancs
• Floraison: d’avril à mai
• Statut en Suisse: potentiellement menacée (NT)
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Olivia Aloisi
L’agrion hasté, une demoiselle gracile, doit son nom au dessin noir en forme de fer de lance (hasté) que le mâle arbore sur la face supérieure de son deuxième segment abdominal. Les mâles sont bleu vif, les femelles vertes. L’agrion hasté privilégie les eaux marécageuses de différentes tailles situées à proximité des forêts. Les mâles surveillent leurs partenaires et s’agrippent à l’arrière de leur thorax: mâles et femelles volent – et pondent – en tandem. Les larves, qui vivent dans l’eau, ont besoin de plusieurs mois pour se développer, voire de deux ans ou plus en altitude. Si le plan d’eau qu’elles occupent s’assèche, les larves peuvent survivre pendant un certain temps dans la vase de tourbe humide. En Suisse, l’espèce est presque exclusivement présente dans les zones marécageuses intactes.
• Taille: 31–33 mm
• Habitat: eaux marécageuses, parfois petits plans d’eau stagnante, berges avec des peuplements de laîches de grande taille
• Alimentation: adulte: petits insectes (p. ex. moustiques); larve: organismes aquatiques
• Reproduction: ponte en tandem dans les plantes aquatiques
• Hivernage: sous forme de larve dans l’eau
• Statut en Suisse: vulnérable (VU)
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Olivia Aloisi
Le criquet ensanglanté est mince et généralement jaune à vert olive. Les femelles arborent parfois des taches rougeâtres ou violettes sur la tête, le pronotum et le thorax. Le criquet ensanglanté aime se percher au sommet des hautes tiges au bord de l’eau et s’envole rapidement en cas de danger. Les femelles pondent leurs œufs dans la terre humide et, au printemps, les jeunes criquets ensanglantés, les nymphes, éclosent. Ces nymphes ressemblent déjà beaucoup aux adultes, mais elles sont plus petites, leurs ailes ne sont pas encore complètement développées et elles ne sont pas encore sexuellement matures.
• Taille: 16–35 mm
• Habitat: bas-marais, prairies humides, prairies marécageuses, cariçaies; également dans les zones marécageuses des rives de lacs, des ruisseaux et des fossés.
• Alimentation: végétaux
• Reproduction: ponte à la base des végétaux; 1 génération par an
• Hivernage: sous forme d’œuf près du sol
• Statut en Suisse: vulnérable (VU)
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Olivia Aloisi
La musaraigne de Miller est une petite chasseuse au museau pointu et aux pattes palmées. Contrairement aux autres musaraignes, elle chasse principalement sous l’eau. Elle plonge à la recherche de larves d’insectes, de têtards ou de vers. Ses glandes salivaires produisent une sécrétion légèrement toxique qui lui permet de paralyser ses proies. Elle est active de jour comme de nuit, mais très craintive. Elle apprécie les zones riveraines naturelles, un milieu qui disparaît malheureusement en maint endroit.
• Taille: 6–9 cm (plus 4–6 cm de queue); poids: 10–20 g
• Habitat: berges des ruisseaux, étangs, marais
• Alimentation: insectes, têtards, vers, petits escargots
• Reproduction: 2–3 portées par an; 2–10 petits
• Hivernage: active toute l’année
• Statut en Suisse: en danger (EN)
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Olivia Aloisi
La grenouille verte est spéciale: à l’origine indigène en Suisse, elle n’est plus une espèce à part entière aujourd’hui, mais une espèce hybride provenant d’un croisement. Elle se distingue par son dos vert orné de taches sombres et d’une bande médiane claire. Les deux sacs vocaux situés sur les côtés de sa tête gonflent lorsqu’elle chante. C’est avant tout à eux que nous devons les concerts de grenouilles près des mares et des étangs au printemps et en été. La grenouille verte est une habile chasseuse: avec sa longue langue collante, elle attrape des insectes, des vers ou des escargots, et parfois même de petits poissons. En cas de danger, elle bondit et plonge dans l’eau à la vitesse de l’éclair.
• Taille: jusqu’à 12 cm
• Habitat: mares, étangs, petits lacs et eaux marécageuses, anciens bras et rives plates de grands lacs
• Alimentation: insectes, vers, escargots, petits poissons et têtards
• Reproduction: système complexe; pondent de nombreux amas d’œufs dans les eaux peu profondes, près des plantes
• Hivernage: s’enfouit dans la vase des cours d’eau ou survit au fond de l’eau
• Statut en Suisse: vulnérable (VU)
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Olivia Aloisi
Les sphaignes, des mousses, sont les architectes des marais. Elles poussent continuellement à leur extrémité, tandis que leur base meurt. Les parties mortes se transforment progressivement en tourbe et, au fil du temps, épaississent la couche de tourbe d’un haut-marais. Il existe plusieurs espèces de sphaignes, dont la couleur varie du vert au rougeâtre. Les sphaignes exercent une forte influence sur leur environnement et offrent un habitat à de nombreuses espèces animales et végétales.
• Taille: individus isolés: 5–20 cm
• Habitat: hauts-marais et marais de transition
• Reproduction: par spores (mousse)
• Floraison: ne fleurit pas – maturation des spores en été
• Statut en Suisse: dépend des espèces (souvent LC à VU)
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Olivia Aloisi
Le râle des genêts est très rare. On ne l’aperçoit guère, mais on l’entend crier. Il vit dissimulé dans les hautes herbes et, la nuit, on peut entendre son cri, un «krrr-krrr» guttural, jusqu’à un kilomètre de distance. En cas de danger, il préfère courir plutôt que voler, et se tapit dans l’herbe. Il guide prudemment ses petits à travers la végétation dense. Comme le râle des genêts se reproduit tardivement et sur une longue période, de nombreux nids sont détruits lors de la fauche et les jeunes poussins tués. Les prairies calmes, fauchées tardivement, sont vitales pour lui.
• Taille: longueur 27–30 cm; envergure 46–53 cm
• Habitat: prairies humides exploitées de manière extensive, terres cultivées
• Alimentation: insectes, vers, escargots, plantes
• Reproduction: 1 couvée par an; 8–12 œufs dans un nid au sol
• Hivernage: migrateur au long cours; hiverne en Afrique du Sud-Est
• Statut en Suisse: au bord de l’extinction (CR)
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Olivia Aloisi
Le pipit farlouse, mince, brun olive et orné de rayures brunes sur la poitrine et les flancs, est un oiseau au chant délicat. Son vol chanté, qui retentit au printemps, est remarquable: le pipit farlouse s’élève dans les airs en battant des ailes, puis chante en se laissant chuter les ailes déployées, comme un petit parachute. Il niche au sol, il a donc besoin de prairies ouvertes peu perturbées. En été, il picore des insectes; en hiver, il mange aussi des graines. La population de pipits farlouses a fortement diminué en Suisse depuis les années 1990, et l’espèce est devenu rare en tant qu’oiseau nicheur: il reste environ 500 à 800 couples nicheurs.
• Taille: longueur 14-15 cm; envergure 22-25 cm
• Habitat: terres cultivées semi-ouvertes, pauvres en arbres et en arbustes
• Alimentation: insectes, araignées, graines
• Reproduction: 1–2 couvées; nid au sol
• Hivernage: migrateur à courte distance; certains individus hivernent en Suisse
• Statut en Suisse: vulnérable (VU)
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Olivia Aloisi
Le bouleau nain ressemble à un arbre miniature, mais c’est en réalité un arbuste rampant. Ses feuilles arrondies sont plus petites qu’un ongle. Il pousse très lentement et supporte bien l’humidité stagnante. Comme il est devenu très rare, chaque spécimen est particulièrement précieux. En Suisse, on ne trouve ce vestige de la période glaciaire que dans quelques sites marécageux.
• Taille: généralement moins de 50 cm
• Habitat: hauts-marais, marais à végétation ouverte
• Pollinisation: par le vent
• Fruits: petites noix
• Floraison: mai
• Statut en Suisse: vulnérable (VU)